Au cours de toute négociation ou réunion de CSE (comité social et économique), il me semble aussi important de ne laisser ni une partie monopoliser le débat, ni les affrontements entre élus dégénérer.

Ne laissez à personne le monopole de la parole
Si votre CSE est syndiqué, comme c’est souvent le cas, les élus ont été formés, voire « éduqués » par leur syndicat… En bonne logique de « jeu de rôle », certains se placent en face du président pour capter son regard, accaparer la parole et établir avec lui un tête-à-tête qui maximise son influence et dont le corollaire sera d’écarter tous les autres élus, à commencer bien sûr par ceux des autres syndicats.

Or, et voilà qui n’arrange rien, n’avons-nous pas tendance, lors de la tenue des CSE, à finalement consacrer plus de temps à ceux qui contestent et qui n’adhèreront jamais à nos propositions, qu’aux autres ? Ce faisant, nous laissons se décourager, voire se vexer de ce peu de considération, ceux qui pourraient constituer de précieux alliés. Dans le cadre de relations sociales sereines, il est important de consacrer du temps à chacun. J’irais jusqu’à dire qu’il est même nécessaire d’apprendre à privilégier les constructifs plutôt que les opposants irréductibles.

Ne laissez jamais les élus se disputer entre eux
Une position idéologique différente, des intérêts opposés, des choix divergents sur l’orientation du budget des œuvres sociales… Voilà autant de source de conflits potentielles entre des organisations syndicales souvent différentes les unes des autres, nécessairement concurrentes et parfois en opposition culturelle. Dans ce contexte, les altercations entre élus n’ont rien de rare au sein d’un CSE.
Dans ce cadre – surtout si nous avons l’habitude d’être malmenés par certains ! – assister à une dispute entre eux peut paraître amusant sur le coup (et même avoir le goût savoureux d’une discrète revanche). Pour autant, s’abandonner à ce plaisir serait aussi puéril que de courte durée. La situation envenimée se retourne fréquemment contre le président. En effet, même en franche opposition, les élus reviennent vite à la raison et se rappellent que leur véritable contradicteur, c’est lui !

Lors de ma prise de fonction à la tête des Relations Sociales d’une grande entreprise, j’avoue en avoir fait les frais. Au milieu d’une altercation pendant laquelle je ne m’étais pas encore manifestée, j’ai vu soudain la quasi-totalité des paires d’yeux se braquer sur moi ! Que me disaient ces regards accusateurs ? Ils me rappelaient que, représentant la direction de l’entreprise, j’étais en train d’assister à une forte divergence entre élus. Comme tout un chacun, les organisations syndicales détestent voir un tiers assister à leur lavage de linge sale que – c’est bien connu – on ne pratique qu’en famille ! En moins de quelques secondes, leur colère était en train de se retourner contre moi.

Ce bref épisode m’a suffi. Depuis, je suis toujours intervenue pour calmer le jeu… Cela fait partie des prérogatives du président. S’il n’a pas le monopole de la régulation, il en porte en effet la responsabilité !

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