Parfois, il arrive que les grands groupes aient recours à des mesures de préretraite afin de permettre à leurs salariés de quitter sereinement l’entreprise lorsque celle-ci met en place un dispositif de restructuration. Souvent, ces mesures consistent à prendre en charge, le plus souvent partiellement, le salaire des personnes concernées afin de leur permettre d’attendre l’âge de la retraite en ne travaillant plus.

Cette mesure compensatoire n’est pas toujours bien vécue par ceux qui restent. Les plus jeunes trouvent le traitement envers leurs aînés bien trop généreux. A l’inverse, ceux qui ont atteint l’âge critique n’ont plus qu’un souhait : partir en préretraite ! Parfois dès l’âge de cinquante ans, l’impact sur leur motivation et, par voie de conséquence, sur leur efficacité, est sensible. Allons après cela défendre la cause des « seniors » dans l’entreprise !

Dernièrement, j’ai eu à intervenir sur un nouveau dispositif de préretraite qui m’a semblé plus novateur, moins « mécanique », et que je souhaite donc partager.

Dans ce dispositif, le salarié passant au statut de préretraité est invité à s’engager dans des activités d’intérêt général, par exemple dans la vie associative. Le candidat s’engage à justifier d’un projet d’engagement social à long terme, à raison de cinq jours par mois minimum, auprès d’une organisation à caractère caritatif ou social, sans qu’en aucun cas cet engagement puisse être lié à l’entreprise qui l’employait. Il doit aussi être en mesure de justifier de cet engagement solidaire en produisant un rapport d’activité annuel que la Direction peut présenter en CSE.

Cette idée témoigne d’une dimension d’engagement sociétal de l’entreprise. Elle offre également un nouveau départ au préretraité. Au-delà de l’argent qu’il perçoit, il conserve une activité qui lui donne le sentiment d’être vraiment utile. Ce qui lui permet une transition en douceur vers la retraite et donc une autre manière d’appréhender l’existence.
Si je conseille donc de suivre cet exemple, je vous suggère aussi, à la base, de limiter les montants des préretraites afin de ne pas rendre celle-ci trop attractive ! En somme, garder le bon sens et donner du sens !

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